Comment calculer le taux de rotation des stocks ?

La rupture de stock ou au contraire la démarque inconnue hantent en permanence le responsable de la gestion des stocks ou le gérant d’un magasin. L’équilibre est d’autant plus dur à trouver qu’il est à garantir pour toutes les catégories de produits. Or il est nécessaire pour satisfaire vos clients et pour éviter le gaspillage ainsi que les coûts de stockage inutiles. Parmi les moyens les plus courants d’organiser les flux de marchandises : le taux de rotation des stocks. Nous vous expliquons les raisons dans cet article et vous montrons comment le calculer.

À quoi sert le taux de rotation des stocks ?

Le taux de rotation des stocks est un KPI, c’est-à-dire un indicateur de performance, important pour les commerçants, car c’est une façon de contrôler leurs stocks.

Il rend visible le nombre de fois où le stock s’est épuisé durant une période donnée, la plupart du temps sur une année. Il permet aussi de déterminer le moment où cela s’est produit. Cela vous aide donc à passer des commandes avec la quantité de références adéquate.

Mais il est également fondamental pour vous rendre compte de la bonne santé de votre entreprise. En effet, il indique :

• Si la demande des produits proposés est élevée et donc si l’offre est attractive ;
• Si les stocks sont bien gérés.

De quelle manière calculer le taux de rotation des stocks ?

Le calcul de rotation des stocks est le suivant :

1. Ajoutez votre stock initial et votre stock final.
2. Divisez ce nombre par deux, ce qui vous donne le stock moyen.
3. Ajoutez le stock initial (suite à l’inventaire) et ce que vous avez acheté en plus durant la période souhaitée, puis soustrayez le stock final (également basé sur l’inventaire) : vous avez le “coût des marchandises vendues” (CMV).
4. Divisez le CMV par le stock moyen.
5. Multipliez enfin par 365 ce résultat pour obtenir le temps d’écoulement des stocks.

Il ne faut jamais oublier de considérer la variabilité au cours de l’année et l’influence de vos éventuelles promotions.

Comment interpréter les résultats obtenus ?

Concernant le taux de rotation des stocks en lui-même, si le chiffre est haut, cela signifie que vos produits sont demandés, que votre gestion des stocks est efficace et que vos ventes fonctionnent. Mais si c’est le contraire, il va falloir enquêter sur ce qui n’est pas opérationnel. 

Cela peut être :

• Un problème de méthode de vente ou de prix ;
• Une étude de marché négligée ;
• Une conjoncture défavorable ;
• Une mauvaise qualité des marchandises ;
• Ou bien encore des difficultés d’organisation dans l’entrepôt.

Cependant, à l’inverse, notez que si le taux de rotation est trop haut, cela peut signifier que vous vous retrouvez trop souvent en rupture de stock ou vous risquez cette situation. Le KPI vous permet donc de réfléchir sur l’instauration du stock optimal pour telle ou telle catégorie de produits.

Il est aussi intéressant de le comparer aux années précédentes pour constater l’évolution de la demande des marchandises. Mais il est également essentiel de prendre en compte les spécificités de votre secteur. Si vous êtes dans l’alimentaire, le taux de rotation est plus élevé que dans les produits de luxe par exemple.

Pour vous donner une idée des variations, voici un tableau avec des estimations du taux de rotation moyen par secteur : 

Les autres indicateurs à prendre en compte

Ce taux de rotation des stocks doit être accompagné d’autres mesures pour affiner votre étude et pour vérifier la performance de votre commerce. Vous risquez sinon de fausser vos calculs. C’est le cas des indicateurs suivants.

Le taux de rupture de stock

Il est déterminé ainsi : (nombre de commandes qui n’ont pas abouti à cause des ruptures de stock / nombre total des commandes) x 100. Il permet d’évaluer la fréquence des ruptures. Si elles sont trop courantes, cela réduit la fidélité des clients et vous risquez donc de perdre de l’argent. Dans ce cas, il faut augmenter les stocks.

La couverture de stock

La couverture de stock révèle les jours de consommation qu’il reste pour répondre à la demande des clients. Pour la connaître, il faut diviser le volume du stock par la consommation moyenne sur le laps de temps choisi.

Le taux de retour de stock

Avec le taux de retour de stock qui se calcule en divisant le nombre de produits renvoyés ou ramenés par celui des articles vendus globalement, puis en multipliant ce quotient par 100, vous vous rendez compte de l’étendue des retours clients. Il vous reste ensuite à comprendre les raisons : problèmes avec les produits, erreurs de préparation, difficultés avec la livraison, etc.

La démarque connue et inconnnue

La perte de stock moyenne correspond quant à lui est la différence entre l’inventaire réel et ce qui est indiqué dans votre logiciel. Si elle est importante, vous avez peut-être affaire à des vols et donc à une démarque inconnue qui peut être due à des vols. N’hésitez pas à vous équiper d’un logiciel de surveillance avancé comme celui de Veesion.

Le stock optimal

Le stock optimal pour chaque référence s’estime en multipliant le nombre de commandes par le taux de rotation des marchandises. Il s’ajuste ensuite au fur et à mesure du temps suivant l’évolution de la demande.

La méthode ABC

Le taux de rotation des stocks permet aussi concrètement de classer les produits afin de les organiser dans la réserve. Ce classement se fait généralement par le biais de la méthode ABC. En quoi consiste-t-elle ? Chaque référence est rangée dans un groupe en fonction de la demande et selon la loi de Pareto :

• A : les produits qui ont la meilleure rotation sont ceux dont vous devez vous occuper en priorité et qui sont entreposés aux endroits les plus accessibles dans l’entrepôt. Ils représentent le plus souvent 80 % de la valeur totale des ventes de produits réalisées.
• B : cette catégorie correspond aux 30% d’articles qui se rapportent à 15% des ventes. Pour ceux-ci le contrôle est moindre et vous pouvez vous baser sur le stock minimum. Ils sont à placer dans une zone intermédiaire.
• C : il s’agit de la majorité des références, c’est-à-dire 50%, pour 5% des ventes. Ils se vendent moins et peuvent donc être relégués au second plan. Néanmoins, il sont quand même à surveiller puisque la question de leur maintien se pose.

Comment améliorer son taux de rotation des stocks ?

Une fois que vous avez repéré à quel niveau se situent le ou les problèmes, des solutions doivent être mises en place pour améliorer votre taux de rotation des stocks.

• Faites correspondre la demande avec le niveau des stocks ;
• Réalisez ou faites réaliser une étude de marché complète et déduisez-en les évolutions de la demande. Vous pourrez alors ajuster votre stock en conséquence.
• Discutez avec vos fournisseurs pour examiner la possibilité d’une réduction du délai de livraison. Vous pourrez par conséquent stocker moins et satisfaire vos clients.
• Perfectionnez vos stratégies marketing afin de mettre en valeur vos articles et de faire se rencontrer l’offre et la demande.
• Optimisez vos périodes de promotion pour rebooster les ventes et vider certains stocks.
• Vérifiez si votre stock en temps réel pour savoir si vous n’avez pas affaire à des vols, que ce soit des vols à l’étalage ou par les employés. Pour cela, utilisez par exemple des systèmes de videosurveillance pour supermarchés ou des étiquettes RFID qui permettent de suivre les articles en temps réel.

En conclusion, le KPI qu’est le taux de rotation de stocks est indispensable pour connaître la performance de votre entreprise et par conséquent améliorer l’organisation de votre réserve, diminuer les coûts logistiques et optimiser les stocks. Avec les autres indicateurs de gestion de stock, il vous permet également de trouver des solutions pour faire baisser les retours des clients, classer les articles dans l’entrepôt, choisir le stock optimal ou bien encore réduire les vols avec un logiciel de surveillance des gestes suspects comme celui de Veesion.